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“Nous n’avons rien à discuter avec les terroristes”

AA – Ankara – Tuncay Çakmak

Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a déclaré que le gouvernement n’a pas l’intention de discuter avec l’organisation terroriste du PKK ou avec ses intermédiaires.

Yildirim s’exprimait, mercredi soir, lors d’un repas de rupture du jeûne, avec les députés Parti de la Justice et du développement (AK Parti) qu’il préside.

Il a évoqué une série de questions portant sur la lutte contre le terrorisme et sur la rédaction et de l’adoption d’une nouvelle constitution.

«Ces derniers temps, nous recevons des informations directes ou indirectes de la part de l’organisation terroriste qui affiche son intention de discuter. Mais nous, nous n’avons rien à discuter. La seule chose sur laquelle nous pourrions parler c’est l’unité et la souveraineté de notre Etat, du vivre ensemble, de notre drapeau unique aux couleurs du sang de nos martyrs et de l’indivisibilité de notre pays», a-t-il dit.

«S’ils pensent pouvoir vaincre ce pays et ce peuple avec le terrorisme ou la peur, ils se trompent fortement. Ces groupes terroristes n’ont aucune valeur, ils ne servent que la violence et la force. Tôt ou tard, de la même manière que nous faisons payer aux terroristes leurs crimes, nous allons demander des comptes à tous ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur, soutiennent ces terroristes», a-t-il poursuivi.

Le chef du gouvernement a rappelé la détermination inébranlable de l’Etat à lutter “jusqu’au bout” contre le terrorisme, évoquant les deux derniers attentats de Mardin et d’Istanbul qui ont coûté la vie à 15 personnes, policiers et civils.

«Les terroristes s’en prennent à l’ensemble de nos citoyens, pas seulement aux forces de l’ordre. Nous allons poursuivre notre combat jusqu’à ce que tous nos citoyens puissent vivre et se déplacer normalement, en toute sécurité», a-t-il expliqué.

Binali Yildirim est revenu ensuite sur la question de la rédaction d’une nouvelle constitution et s’est adressé à l’opposition.

«Nous lançons une dernière fois cet appel aux partis d’opposition : venez, préparons ensemble cette nouvelle Constitution, contribuons ensemble à faire sortir notre pays de ce blocage et instaurons un régime présidentiel, ou un système au sein duquel le président reste lié à un parti politique, et permettons à la Turquie d’avoir une stabilité continue», a-t-il lancé.

Dans le cas où les partis d’opposition persisteraient à rejeter cet appel, le Premier ministre a expliqué que “le gouvernement n’attendra pas plus longtemps et qu’il soumettre sa proposition au parlement”.

Pour conclure, Yildirim a invité les députés et les municipalités de l’AK Parti à œuvrer, tout au long du mois du Ramadan, à faire preuve de solidarité avec les populations victimes du terrorisme dans l’Est et le Sud-est du pays, et à aider 3 millions de réfugiés présents actuellement sur le territoire turc.