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Parlement Bxl : Nadia El Yousfi (PS) interroge sur la reconnaissance des mosquées

La député Nadia El Yousfi (PS) prend la décision téméraire d’interroger ardemment le ministre-président de la Région bruxelloise Rudi Vervoort (PS).

En effet, la question porte sur la reconnaissance des mosquées à Bruxelles.

Dans ces temps difficiles où le parti d’extrême-droite VB se targue publiquement d’avoir bloqué de manière ardue la réalisation du complexe cultuel de Jette, la député El Yousfi lance ce pavé dans la marre.

Elle rappelle surtout que la reconnaissance n’est pas une obligation dans le chef d’une potentielle institution cultuelle islamique.

En sus, elle pointe aussi du doigt le fait que cette procédure de reconnaissance est beaucoup trop fastidieuse et longue dans le chef des ennquêtes faites par le ministère de la justice et de le Sureté de l’Etat.

“Nous avons appris par voie de presse que seules vingt et une mosquées étaient reconnues sur le territoire de la Région bruxelloise et que huit étaient encore en
attente de procédure, alors qu’il en existe plus d’une centaine.

De plus, il subsiste une inégalité considérable dans la répartition des mosquées sur les dix-neuf communes, certaines en concentrant
plus que d’autres. Cela génère des problèmes urbanistiques importants et des inconvénients en
termes d’accessibilité pour les communes les moins bien desservies comme Jette ou Berchem-Sainte-Agathe.
Nous savons que la reconnaissance n’est pas indispensable à la création d’une mosquée et que, par le passé, certaines ont refusé d’être reconnues par crainte de voir l’État interférer avec la gestion quotidienne du lieu de culte. Cette méfiance à l’égard du monde politique peut être vue comme légitime et nous devons, de ce fait, rassurer les citoyens quant à l’impartialité du pouvoir public.

Néanmoins, un phénomène d’inversion apparaît depuis quelques années et le nombre de dossiers de demande de reconnaissance a augmenté. C’est là un signal positif pour l’édification de ce que l’on appelle communément un “islam de Belgique”.
Toutefois, la mosquée doit accepter l’idée que le pouvoir public exerce une tutelle tout en respectant un équilibre entre, d’une part, l’article 19 de la Constitution affirmant le principe de liberté des
cultes et, d’autre part, l’article 181 sur le principe de prise en charge des traitements et pensions des
ministres du culte par l’autorité publique.

Les acteurs de terrain soulignent la lenteur et le caractère fastidieux des démarches administratives nécessaires à la reconnaissance d’une mosquée. C’est une préoccupation qu’il nous faut entendre, sans parler des contraintes urbanistiques qui pèsent sur l’avenir des mosquées bruxelloises et qu’il nous faut impérativement prendre à bras-le-corps.

Certes, je suis consciente du fait que vous dépendez en partie du travail mené par le pouvoir fédéral dans ce dossier, mais je ne doute pas de votre détermination à le faire avancer dans le cadre de vos compétences.
Avez-vous pris contact avec le ministre de la justice pour évoquer l’amélioration des délais de traitement dans les dossiers de reconnaissance des mosquées par le service public fédéral (SPF) Justice ?
Quelles initiatives prenez-vous afin d’accroître le nombre de mosquées reconnues sur le territoire de notre Région ?
Comment comptez-vous résoudre l’épineuse question de la répartition des mosquées sur les dix-neuf communes ?”

Erkan Ozdemir / La Manchette