AgendaBelgiqueCulturesEconomie

St-Josse Emir Kir : “une Trottinette qui roule sur le trottoir = amende jusqu’à 350 € !”

La commune de Saint-Josse prend des mesures qui vont faire mal.

Voici l’interview exclusive du bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir sur le sujet des “free floating” :

“D’emblée, il faut savoir que l’utilisation de mode de transport partagé en « free floating » alternative à Bruxelles a fait l’objet d’une ordonnance en 2018.

Par ailleurs, rajoutons à cela que depuis l’été 2017, il y a des entreprises qui ont développé un service de cyclopartage en flotte libre sur le territoire de la région Bruxelloise et a fortiori sur la commune de Saint-Josse.

D’autre part, ces entreprises en questions placent aussi un ensemble de vélos classiques et électriques, cyclomoteurs électriques et enfin trottinettes électriques dans l’espace public du territoire de la Région bruxelloise mais aussi de la commune à des fins d’utilisation par le public. Mais qu’après utilisation, ces mêmes consommateurs de ces services peuvent abandonner le moyen de transport utilisé à l’endroit public de leur choix.

A cet égard, nous avons reçu une quantité importante de plaintes et remarques de riverains qui s’indignaient du fait que ces engins se trouvaient de manière disparate sur le trottoir. Ils s’étonnaient aussi que ce genre de machine circule à grande vitesse aussi sur les trottoirs.

Je dois rappeler que les communes ont pour mission de garantir la sécurité publique (personnes et mobiliers urbains) dans les limites de leur territoire et que le bourgmestre est responsable de cette situation légitime des habitants de la municipalité.

Evidemment, ces nouveaux véhicules peuvent représenter une alternative aux divers problèmes de mobilité publique. Mais il n’en demeure pas moins que leur utilisation ne peut se faire au détriment de la sécurité, de la mobilité des piétons et de la tranquillité publique inhérente.

C’est-à-dire que des vélos ou trottinettes électriques disposés de manière aléatoire sur les trottoirs deviennent par la même occasion des obstacles à la circulation libre des piétons et à plus forte raison aux personnes à mobilité réduite (PMR). Ceci est évidemment inadmissible !

Il appartient à chaque commune d’assurer la sécurité et la fluidité de la mobilité mais aussi d’assurer également la sécurité et l’accessibilité des trottoirs.

Donc, le service de cyclopartage se traduit par un déplacement tant sur la voirie publique que sur les trottoirs. On le voit !

Dans cette perspective, les trottoirs de la commune de Saint-Josse sont particulièrement étroites et rendent donc impossible voire dangereux l’entreposage, le stationnement et la circulation de ce type d’engins. Et, il y a une particularité propre à la commune de Saint-Josse, une vieille commune avec des rues qui datent de l’époque médiévale, les trottoirs sont d’une étroitesse parfois très particulière.

Mais je rajouterai aussi que le code de la route interdit clairement de rouler sur le trottoir tout simplement. Suite à l’indignation de ce « capitalisme bobo débridé » déjà communiquée, nous sommes amenés aujourd’hui à prendre des mesures non seulement proportionnées afin de maintenir le juste équilibre entre d’une part des initiatives peut-être positives mais encadrées et de l’autre côté des obligations légales de la commune en terme de maintien de l’ordre public.

Nous avons décidé dans le cadre du Collège des Bourgmestre et échevins de Saint-Josse :

D’interdire le stationnement et l’entreposage des véhicules « cyclopartagés » (vélo électriques, trottinettes électriques etc.) sur les trottoirs et de ses accotements immédiats sur l’ensemble du territoire de la commune de Saint-Josse à l’exception des places :

  • Place Charles Rogier
  • Esplanade Madou
  • Place Saint-Josse
  • Les abords du métro Botanique

Donc, cela revient à dire que le règlement général de police sera bel et bien appliqué.

En gros, aucuns vélos électriques ni trottinettes seront tolérés sur les trottoirs, ces usagers (nldr : pas faibles) devront circuler sur les pistes cyclables et quand il y en a pas, ils devront emprunter la voie publique.

Et, les 4 places prévues à cet effet incorporeront aussi une zone de localisation bien précise pour le stationnement et l’entreposage de ces nouveaux moyens de transport.

Tous vélos ou trottinettes qui enfreindraient cette réglementation seront retirés de la voie publique et confisqués et la société recevra une amende quitte à la faire percoler à l’utilisateur réfractaire.

En outre, tout passage de trottinettes et de vélos sur les trottoirs feront l’objet d’amende par nos « agents constatateurs » qui sanctionneront à l’aide SAC (Sanction Administrative Communale).

C’est le règlement général de police qui s’applique à tout le monde qui rentrera donc en vigueur pour les contrevenants

L’amende administrative est infligée par le « fonctionnaire sanctionnateur » de la commune (jusqu’à 175€ pour les mineurs et 350€” pour les utilisateurs récalcitrants et une amende de 58 €  sera envoyée à la société de “free floating” concernée en plus de la confiscation du moyen de transport pour un stationnement interdit.

Erkan Ozdemir / La Manchette