Turquie : Le Président de « Diyanet » met en garde contre l’association entre FETO et Islam
AA – Istanbul – Tuncay Çakmak
Le Président de la Direction turque des Affaires religieuses (Diyanet), Mehmet Gormez, a déclaré qu’il n’est pas acceptable d’associer le chef de l’organisation terroriste parallèle FETO, Fethullah Gulen, à des titres ayant un lien avec l’Islam.
Le Professeur Gormez s’est exprimé, jeudi, lors de la session de clôture du Conseil extraordinaire de la Religion, réuni depuis mercredi à Istanbul.
Il a d’abord voulu souligner une nouvelle fois le rôle joué par le peuple turc la nuit du 15 juillet lors de la tentative de coup d’Etat de FETO.
«Le peuple turc, qui s’est courageusement opposé aux traîtres instigateurs d’un coup d’Etat pour mettre fin à la démocratie et à sa propre volonté, sera remercié et salué pendant de longues générations», a-t-il dit.
Gormez a ensuite condamné avec fermeté la tentative de coup d’Etat et a assuré que cette organisation qui en est responsable, ne peut pas être associée à l’Islam.
«Nous ne pouvons pas parler d’organisation religieuse dans le cas de FETO. C’est une organisation qui est capable d’utiliser tous les moyens, même les plus effroyables, pour atteindre ses objectifs même les plus obscurs. C’est une organisation qui se sert de l’Islam et des valeurs islamiques que le peuple partage pour agir de manière totalement immorale, diviser la société, s’enrichir, s’emparer des institutions de l’Etat et hypothèquer l’avenir du pays», a-t-il affirmé.
Gormez s’est aussi exprimé sur les qualificatifs attribués à Fethullah Gulen, tels que «savant religieux» ou «imam».
« Les qualificatifs attribués au chef de l’organisation terroriste FETO [Fethullah Gulen] ne sont pas associables à l’Islam. FETO est un mouvement qui se cache derrière l’Islam et qui se sert de la force religieuse pour ses propres intérêts », a-t-il averti.
«En Islam, il n’est pas possible de se choisir un autre guide ou une autre autorité que le Prophète Muhammed. Il n’y a pas de guide plus innocent et incontestable», a-t-il ajouté.
Agir autrement serait s’opposer ouvertement à la loi de Dieu et à la tradition du Prophète, a-t-il encore expliqué.
«Dans cette perspective, les paroles d’une personne ne peuvent être acceptées comme entièrement justes et incontestables. FETO fait clairement de l’exploitation religieuse. Utiliser la religion pour obtenir des intérêts et élargir son cercle d’influence n’a aucune base religieuse», a-t-il poursuivi.
Pour le président de la Direction des Affaires religieuses, FETO est « l’organisation d’un faux Messie ».
«De nos jours, ces groupes sont exploités par les puissances internationales pour morceler les sociétés musulmanes», a-t-il estimé.
Gormez a rappelé que les thèses développées par FETO sont loin de se baser sur l’Islam mais sur des «rêves et des histoires mystérieuses».
«Aucune structure qui vise à diviser les Musulmans ne peut être considérée comme innocente alors que l’essence même de l’Islam est de réunir tous les musulmans malgré leurs différences de croyances et d’écoles de pensées», a-t-il encore dit.
Mehmet Gormez a ensuite annoncé qu’un grand Conseil islamique de l’Eurasie sera bientôt organisé pour expliquer aux musulmans de nombreux pays où est installée FETO, les risques que cette organisation représente.
«FETO est présente en Turquie mais aussi dans de nombreux pays en Europe, en Asie et en Afrique. Elle y présente un Islam vidé de ses richesses. Ce Conseil Islamique se réunira en novembre 2016», a-t-il annoncé pour finir.