Turquie: Victoire du « Evet » et réactions en Belgique!
Suite au vote du « Evet » (Oui) du scrutin de ce dimanche 16/04, les pronostics européens sur les intentions du président aux pouvoirs renforcés Erdogan vont bon train.
Bon gré mal gré, l’omniprésence du « Oui » des ressortissants d’origine turque en Belgique est actée.
En effet, la Belgique est le seul pays européen ayant un taux proche des 80% en faveur du renforcement des pouvoirs présidentiels. Cela provoque évidemment quelques remous spéculatifs à propos des intentions du président Erdogan.
Par ailleurs, cela fait converger des réactions en cascade au niveau du gouvernement belge. Notamment chez Hendrik Bogaert (député CD&V), qui relance le débat sur la double nationalité.
D’emblée, Bogaert donne le ton en emboitant ainsi le pas à une proposition de Zuhal Demir (NV-A) et des députés Roover et Smeyers (NV-A) qui eux, avaient une perspective plus stricte en voulant tout simplement supprimer la double nationalité en Belgique. Une situation qui était évidemment intenable juridiquement.
Raison pour laquelle, le ministre des affaires étrangères Didier Reynders (MR) intervient en invoquant le fait qu’il y a effectivement une mise en garde par rapport à un acquis principal au niveau du droit européen. En ses mots, il parle d’une « ligne rouge » à ne pas franchir avec une éventuelle adoption de la peine de mort.
Malgré une esquive intelligente qui prouve encore son degré d’intégrité par rapport à la forte communauté turque en Belgique, il invoque l’interrogation de devoir aussi retirer la nationalité française aux ressortissants de double nationalité qui voteraient pour l’extrême-droite aux présidentielles françaises ?
Sans oublier qu’il s’agirait là de retirer des acquis sociaux que nos parents, premiers immigrés ont construis à l’encre de leur veine. Tirer un trait sur une histoire aussi importante en important des faits de l’étranger semblerait invraisemblable.
La fameuse importation des faits de l’étranger ! Le phénomène d’amalgame, qui à juste titre d’ailleurs, doit absolument être évité. Effectivement, garder les problèmes dans les frontières des pays qui les accusent était le cheval de bataille du gouvernement belge.
Alors, pourquoi vouloir légiférer en Belgique par rapport à des décisions prises dans d’autres pays ?
Implacablement, Theo Francken (toujours NV-A) rajoute son grain de sel en pointant le rôle des mosquées turques de la Diyanet. Dans un tweet partagé hier, « Je me sens renforcé dans la décision de ne pas accepter sur notre territoire des imams importés dans des mosquées non-reconnues ».
Alain Destexhe (MR), lui gazouille dans ce sens : « Les Turcs de Belgique votent à 77,8% pour un islamisme et l’autoritarisme, elle est bien réussie l’intégration ».
Voici donc tout simplement un petit medley des réactions en chaîne des députés belges qui ont réagis sur le sujet butoir du référendum turc.
Nous attendons impatiemment les réactions de nos élus turcs qui, pour le moment, ne pointent pas le bout de leur nez !
Erkan Ozdemir / La Manchette