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Un journaliste expulsé du Maroc regagne l’Algérie

– Djamel Alilat était parti au Maroc pour couvrir les évènements qui secouent la région du Rif, principalement à Hoceima, théâtre d’une contestation depuis six mois, après la mort d’un vendeur de poissons broyé par une benne.

AA/ Alger/ Karim Kabir

Djamel Alilat, journaliste algérien au quotidien El Watan, arrêté dans la nuit de dimanche à Lundi dans la région du Rif (Nord du Maroc), puis expulsé lundi, a regagné mardi l’Algérie, ont annoncé les médias locaux.

Arrivé en début d’après-midi en provenance de Casablanca, Djamel Alilat, l’air très fatigué a été accueilli par le directeur du journal ainsi que de nombreux journalistes et amis, selon les images diffusées sur les télévisions et les réseaux sociaux.

«Je suis très soulagé de regagner l’Algérie et retrouver mes amis et ma famille », a-t-il déclaré à plusieurs médias qui l’attendaient dans le hall de l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger.

Contacté par Anadolu, Djamel Alilat a assuré avoir été « bien traité par les autorités marocaines » même s’il avoue « qu’il aurait souhaité terminer son boulot ». Parti pour couvrir les évènements qui secouent la région du Rif, Djamel Alilat a été arrêté au cours d’une manifestation.

«Les policiers m’ont reconnus que je suis un étranger et m’ont arrêté, puis conduit au commissariat où on m’a posé un tas de questions, notamment sur les raisons de ma présence ».
Lundi, l’agence marocaine, MAP, avait justifié l’expulsion du journaliste du fait qu’il ne disposait pas d’autorisation.

«Un ressortissant de nationalité algérienne a été expulsé lundi du territoire marocain en application des dispositions de la loi n° 02-03 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc », a rapporté l’agence MAP citant un communiqué de la province de Nador.

« Cette décision a été prise après que la personne en question a effectué une couverture médiatique sans autorisation préalable des autorités concernées », a précisé la même source.

« Je n’ai pas demandé d’autorisation car il m’était déjà arrivé de couvrir par le passé des événements au Maroc, où je suis parti plusieurs fois. Une fois, j’ai demandé, on m’avait dit qu’on les délivre pour les accréditations. A mon arrivé au Maroc, on m’avait juste demandé pour quel journal je travaillais», raconte-t-il.

Djamel Alilat est parti au Maroc pour couvrir les évènements qui secouent la région du Rif, principalement à Hoceima, théâtre d’une contestation depuis six mois, après la mort d’un vendeur de poissons broyé par une benne. Depuis, la population locale réclame le développement de sa région.

Son arrestation a suscité un élan de solidarité au sein de la corporation des journalistes algériens.

Dans un communiqué rendu public, le syndicat des journalistes (SNJ) avait exigé la libération «immédiate » du journaliste, «et mis en garde contre toute atteinte, physique ou morale de l’envoyé spécial d’El Watan».
Pour sa part, le ministère des affaires étrangères a annoncé « qu’il suivait l’affaire ».

Cette « arrestation-expulsion » intervient dans un contexte de tension entre l’Algérie et le Maroc né suite à un incident diplomatique survenu, il ya une dizaine de jours, lors de la tenue d’un séminaire organisé par le Comité spécial de décolonisation de l’ONU dans les Caraïbes, Rabat protestant contre Alger au sujet d’une prétendue agression dont aurait été victime un de ses diplomates tandis qu’Alger dénonçait le « harcèlement » dont aurait été victime sa diplomate de la part de la délégation marocaine.

L’un et l’autre a demandé à son voisin de « présenter des excuses ».